CINÉ-TRIP - NOVEMBRE EXPÉRIMENTAL #5

Name: CINÉ-TRIP - NOVEMBRE EXPÉRIMENTAL #5
Start: 2024-11-22T19:30:00+01:00
Location: Cinéma le Grand Action

Schedule

Fri Nov 22 2024 at 07:30 pm

UTC+01:00

Location

Cinéma le Grand Action | Paris, IL

#3
CINÉ-TRIP
✸ Vendredi 22/11, 19h30 – Le Grand Action
Séance présentée par Federico Rossin
► Anémic Cinéma
Marcel Duchamp
1925-26, 16mm, n&b, silencieux, 7’30
En collaboration avec Man Ray et Marc Allégret
“Le cinéma m'a surtout amusé pour son côté optique. Au lieu de fabriquer une machine qui tourne, comme j'avais fait à New York, je me suis dit: pourquoi ne pas tourner un film ? Ça ne m'intéressait pas pour faire du cinéma en tant que tel, c'était un moyen plus pratique d'arriver à mes résultats optiques. (...) Non, je n'ai pas fait de cinéma, c'était une façon commode d'arriver à ce que je voulais. D'ailleurs ce cinéma était très drôle. On travaillait millimètre par millimètre parce qu'il n'y avait pas de machines très perfectionnées. Il y avait un petit rond, avec des millimètres marqués, nous tournions image par image. On a fait ça pendant deux semaines. Les appareils n'étaient pas capables de prendre la scène à n'importe quelle vitesse, ça se brouillait, et comme ça tournait assez vite ça faisait un effet optique curieux. On a donc été obligés d'abandonner la mécanique et de faire tout nous-mêmes. Un retour à la main, pour ainsi dire.”
– Marcel Duchamp, Entretiens avec Marcel Duchamp par Pierre Cabanne, éditions Belfond, 1967.
► Visa de Censure n°X
Pierre Clémenti
1967-75, 16mm, couleur, sonore, 44’30
Musique de Delired Cameleon Music
Chansons originales interprétées par Valérie Lagrange
Avec Pierre Clémenti, Barbara Girard, Etienne O'Leary, Yves Beneyton, Jean-Marc Momont
“Rencontre de l’image et des pulsions psychédéliques colorées de cette époque acidulée… Désir de retrouver le chant des origines, images qui s’inscrivent jusqu’à nous comme un double et qui nous font signe. À tâtons, à tatoum… dans la chambre noire aux idées multinationales, je frémis et je balbutie. Cinéma du dedans et du dehors, du derrière et du dedans… (...) Une sélection de scènes sur plusieurs années, comme le vieux vin, fragmentée de nouvelles inventions, de découvertes, de rythmes nouveaux donna à ce premier film toute l’innocence et la joie de redécouvrir intact le mystère du cinématographe.”
– Pierre Clémenti, 1999.
► Pour faire un bon voyage prenons le train
Ahmet Kut
1973, 16mm, couleur, sonore, 19’
Musique par Jean-Louis Aubert et ses amis
"Avec Ahmet Kut, on peut voyager toute sa vie. Mais il ne faut pas rater le train qui nous emmène avec lui, le temps d'un film. Pour faire un bon voyage prenons le train est un film fou, tourbillonnant, une fête pour les yeux, une vibration continue qui donne le vertige. La bande son qui fut réalisée par des amis d'Ahmet Kut (Jean Louis Aubert) dans des conditions assez difficiles, est très bien adaptée au film : c'est un rock speed qui arrive à faire l'amour avec l'image.Dans ce film, le train n'est qu'un prétexte mais il est toujours présent - on peut voir le film de mille et une manières différentes - ce qui est important, c'est de sentir les images, comme émanant d'un humain véritable qui aime la vie à la folie… Passez les trains, tournez les manèges, et que la musique joue!
– Red Sunshine, Catalogue Paris Films Coop n°1-2, 1975.
► Environ 1/4 d’heure
Hervé Demoures
1979-85, 16mm, couleur, silencieux, 12’30
“Ici tout mouvement est rapidement évacué pour laisser place à un transgressif. L'alternance est tumultueuse. Ordre et démesure se côtoient allègrement. Tracé régulateur et chaotique, rectitudes de lignes et incursions telluriques se confrontent dans des rythmes mutilatoires. La vision rapace d'une caméra pétulante, vampirise le tégument terrestre pour introduire des rythmes canailles et chahuteurs qui balafrent, fractionnent et investissent la totalité du champ cinématographique. Des images poreuses et volatiles dont les éléments s'atomisent parfois dans un bleu pastel. Des images qui sont intrinsèquement force agissante de par le grain de leur photographie et d'un diaph dompté afin de commettre quelques forfaitures. C'est un film transit qu'amplifie un montage frétilleur ainsi qu'une caméra diablement vagabonde. Faut voir…”
– Hervé Demoures, 1984.