BON CHIC MAUVAIS GENRE #136 : spécial "La Guerre, C'est L'Enfer !"
Schedule
Fri Nov 14 2025 at 06:00 pm to 10:30 pm
UTC+01:00Location
Cinéma Le Majestic Lille | Lille, NO
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BON CHIC MAUVAIS GENRE, votre soirée mensuelle double-programme consacrée au cinéma transgressif, rare, délirant et précieux –programmée amoureusement par les projectionnistes du cinéma Majestic de Lille- revient le vendredi 14 novembre.Peut-être est-ce parce que le genre n’est plus trop à la mode, ou peut-être est-ce parce que l’atmosphère générale est trop anxiogène ? En tout cas, on peut noter depuis quelques années que le film de guerre, sérieux ou plus extravaguant, ne fait plus vraiment partie, dans l’imaginaire populaire du moins, de ce qu’on appelle “les films de genre”.
Nous vous proposons de réparer cette erreur dans cette 136éme soirée BON CHIC MAUVAIS GENRE où nous allons plonger dans l’enfer de la guerre !
A 18h00, nous pourrons découvrir l’hallucinant SANS RETOUR de Walter Hill, film au superbe casting qui nous plonge dans un conflit armé disproportionné et non-officiel, et où on se massacre allégrement entre bons américains ! Voilà qui est étonnant de la part de Walter Hill qui utilisa souvent la guerre et la violence avec délectation , voire même avec un chauvinisme clinquant ou un penchant presque pervers. Il livre ici un portrait sombrissime d’un pays qui ne s’arrête plus de mourir !
A 20h00, nous retrouverons un de nos réalisateurs préférés, l’immense Sam Peckinpah qui, lui, connait très bien la guerre et son cortège sans fin de violence, de folie et de deuil. CROIX DE FER nous plongera dans la débâcle de la seconde guerre mondiale, mais côté allemand, alors même que les nazis commencent à perdre. Un film impressionnant au casting hallucinant mené par un James Coburn qui vaut à lui seul le déplacement. Et comme c’est Peckinpah, la mise en scène vous scotchera sur votre fauteuil !
Et comme d’habitude, si vous ne connaissez pas ses films, ou si vous n’aime pas (trop) la guerre, ne vous affolez pas et suivez le guide…
18H00 : SANS RETOUR (Southern Comfort) de Walter Hill – USA – 1995 – 105 min – copie numérique (dcp)
Avec : Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward, Frankly Seales, Peter Coyote, T.K Carter, Lewis Smith, Brion James…
Un escadron d’une dizaine d’hommes de la garde républicaine (armée de civils réservistes) se retrouvent en plein hiver dans les marais de Louisiane afin de participer à de grandes manœuvres d’entraînement. Équipés de fusil mitrailleur chargés avec des balles à blanc, Il s’agira pour eux de traverser en ligne droite le bayou marécageux pendant deux jours.
En cherchant maladroitement à gagner de précieuses heures de marche, les soldats empruntent deux pirogues à la population locale cajun. Un choix lourd de conséquence et même désastreux, car les cajuns semblent déterminer à leur faire payer ce vol et à leur faire vivre un nouveaux Vietnam…
S’il a une image bien ‘ricaine de réalisateur très rentre-dedans, image qu’il doit sans doute à sa prédilection pour les films d’action et les récits à l’américaine, on oublie aussi parfois que Walter Hill n’est pas seulement, le producteur (et aussi scénariste sur le 2éme film de la saga) de la saga ALIEN ou des films testotesronés avec Schwarzenegger ou Bruce Willis. C’est aussi un réalisateur et scénariste plus âpre, beaucoup plus tourmenté, comme le montre ce fascinant SANS RETOUR mais aussi son travail sur le western (la formidable série DEADWOOD par exemple) ou avec Peckinpah justement pour qui il écrivit le film GET-APENS.
Film surprenant et inconfortable plongeant au cœur le plus noir de l’identité américaine, SANS RETOUR s’il commence de manière banale et presque tranquille, sombre rapidement dans une situation aussi infernale qu’ubuesque. Les “héros”, de vrais américains typiques, presque clichés se retrouvent coincés sur un territoire dont ils connaissent que mal la réalité et où la Nature et la population autochtone semblent leur crier à la figure qu’ils ne sont pas ici, aux Etats-Unis, chez eux !
Le bayou devient un enfer uniforme sans fond, sans direction, sans fin où la torture semble se prolonger éternellement. Le soldat américain devient la proie d’un pays qui ne veut pas de lui et le rejette de toutes ses forces. Fichtre !
Walter Hill utilise brillamment son décor, fait preuve d’un très bon sens du rythme et arrive, grâce à un scénario vraiment brillant, à donner une incroyable force, quasi-mythologique, à ce récit absolument oppressant . On pense à DELIVRANCE bien sûr, mais peut-être bien plus encore au SORCERER de William Friedkin tant SANS RETOUR semble dépeindre l’enfer sur Terre de manière presque fantastique et totalement implacable, un enfer qui ne peut que condamner les personnages au pire.
Tout cela est possible grâce à un casting impeccable où on retrouve les trop rare Powers Boothe et Keith Carradine (qui se referont face dans la série DEADWOOD d’ailleurs). Le film, déjà très réussi, se conclue sur une dernière partie proprement ahurissante et totalement surprenante dont il faudrait évidemment parler mais que notre sens de l’éthique ne nous permet pas de dévoiler ici, car il faudrait alors vous spoiler cette sublime dernière demi-heure qui à elle seule vaut largement le dépassement.
Croyez-nous sur parole : SANS RETOUR est un film hallucinant et d’une originalité tout à fait remarquable qui va bien au-delà du simple survivor qu’il semblait être !
20H00: CROIX DE FER de Sam Peckinpah – 1977 – USA/UK/Allemagne - 132 min – Interdit aux moins de 12 ans - VOSTF- copie numérique (dcp).
Avec : James Coburn, Maximilian Schell, James Mason, David Warner, Klaus Löwitsch, Vadim Glowna, Roger Fritz, Dieter Schidor, Burkhard Driest…
1943, sur le front de l’est. L’armée allemande subit de lourdes pertes face aux offensives russes. C’est le début de la débâcle pour les soldats allemands, épuisés et terrifiés, qui ne se battent plus pour gagner le conflit mais pour sauver leur peau, et tentent de fuir le territoire russe le plus vite possible.
Le courageux caporal Steiner (James Coburn) souhaite lui aussi partir au plus vite et ainsi sauver la vie de ses homme. Mais son supérieur, le Capitaine Stransky ne l’entend pas de cette oreille. Originaire d’une famille aristocrate, il souhaite revenir du front avec une prestigieuse distinction : la croix de fer.
Il oblige ainsi à Steiner et ses hommes de rester sur le champs de bataille afin de résister une ultime fois aux russes. Pour Steiner, qui sait bien que la guerre est perdue, cet ordre tient de la mission suicide !
On ne présente plus Sam Peckinpah, un des réalisateurs américains les plus cultes et dont on se lasse pas de mesurer l’incroyable et originale carrière des CHIENS DE PAILLE à l’incroyable APPORTEZ-MOI LA TÊTE D’ALFREDO GARCIA, western moderne, déglingué et sale que nous vous avions présenté il y a quelques années.
Ici, Peckinpah prend le film de guerre à rebours pour nous proposer –c’est déjà rare- un récit de défaite et non de conquête de la victoire, et qui plus est vu du côté du mauvais côté de la barrière, c’est-à-dire du côté nazi.
A travers des scènes d’action nerveuses et par son histoire désespérée, CROIX DE FER est le récit, bien sûr de la violence, du malheur, du hasard et de l’injustice qui sont le terreau de tout conflit armé. Mais Peckinpah va plus loin et sondent aussi le cerveau des hommes. Derrière l’absurdité de tout conflit, il y a aussi l’injustice, plus ou moins consciente, que les hommes imposent aux hommes. Sur ce point le réalisateur américain est implacable. Dans la violence générale de cette défaite annoncée, s’ajoute une violence hierarchique, sociale et peut-être même philosophique qui transforme une situation violentissime en désastre infernal dont les soldat,s même s’ils en réchappent vivants, n’en sortiront jamais vraiment !
Cette vision sombre des passions humaines est ici décrite avec précision. Il n’y a que peu de choses à sauver dans ce désastre et cette boucherie, sinon peut-être un certain sens de la solidarité entre soldats, et le dialogue parfois surprenant qui peut réunir momentanément des hommes que la lutte des classes et que la société séparent (on pense notamment à l’incroyable personnage incarné par David Warner !).
CROIX DE FER finalement ne ressemblent que très peu aux autres films de guerre et marque ses spectateurs en nous faisant frôler la folie complète d’un monde profondément injuste.
[Là aussi, il faudrait parler des incroyables séquences du milieu du film où la guerre semble s’éloigner et qui sont proprement bouleversantes. Mais une fois encore, impossible de les évoquer sans les divulgacher !]
Bien sûr, la force déjà énorme du projet est décuplée par un incroyable casting au sein duquel on semble redécouvrir totalement James Coburn, toujours excellent, dont le jeu précis, moderne et totalement habité rend ici, paradoxalement, humaine et touchante cette fresque infernale. Ne manquez pas ce film !
Dr Devo.
Dress-code de la soirée (1 dvd à gagner pour le meilleur déguisement !): tout ce qui a rapport avec la guerre et les USA, musicien, trappeur, infirmier-e, médecin, haut gradé, soldat de base, homme/femme des forêt, Jacques Attali ou spectateur du Majestic. [D’une manière générale, tous les déguisements sont acceptés!] Le prix pour le concours de déguisement est remis au début de la deuxième séance !
Réservations possibles dés maintenant à la caisse du Cinéma Majestic de Lille ou sur le site ugc.fr. Soirée proposée par les projectionnistes du cinéma Majestic. Tarifs: 15 euros les deux films (réservations pour ce tarif uniquement en caisse du Majestic) / 1 film aux tarifs habituels.
Les cartes UGC illimitées fonctionnent pour les deux films !
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Prochain BON CHIC MAUVAIS GENRE: le 5 décembre 2025, avec des histoires de fantômes.
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Where is it happening?
Cinéma Le Majestic Lille, 54 Rue de Béthune,Lille, FranceEvent Location & Nearby Stays:
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