Beethoven, Rachmaninoff, Debussy, Prokofieff : oeuvres pour piano par Thierry Bloas-Saintmarc
Schedule
Sun, 17 Aug, 2025 at 04:00 pm
UTC+02:00Location
78 rue Saint-Martin, 75004 Paris, France | Paris, IL
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Quelques mots sur le programme que vous allez entendre… où se succèderont quatre esthétiques : le classicisme avec Beethoven ; et différents courants de la musique moderne – le post-romantisme avec Rachmaninoff, l’impressionnisme avec Debussy, et le néoclassicisme avec Prokofieff.La 23e Sonate opus 57 en fa mineur de Beethoven, dite « Appassionata », a été écrite en 1803-1804. Cette sonate, l’une des plus célèbres du compositeur, est en trois mouvements : le premier, d’un caractère passionné, effervescent, orageux, fait montre d’une grande dramaturgie ; le deuxième, calme, statique, est peu à peu illuminé, « jusqu’aux inflexions méditatives de l’ultime fragment qui précède l’irruption fiévreuse » du troisième et dernier mouvement, un finale impétueux dont le thème générateur figure « un inquiétant murmure de houle menaçante, entremêlé[e] dirait-on par de lointains appels d’esquifs en perdition », pour reprendre les termes d’Alfred Cortot. – Beethoven aurait dit à Schindler de relire La Tempête de Shakespeare afin de saisir l’esprit de cette sonate et de la 17e Sonate opus 31 n°2 en ré mineur.
Rachmaninoff a écrit au cours de sa carrière un nombre assez important de pièces pour piano : des œuvres de grandes dimensions (les deux Sonates, les Variations Chopin et les Variations Corelli), et des recueils de pièces plus ou moins brèves, parmi lesquelles les Préludes et les Etudes-Tableaux, composés entre 1902 et 1917. Ces œuvres s’inscrivent dans la tradition des préludes (Chopin, Debussy, Scriabine, Chostakovitch…) et des études pour piano (Chopin, Liszt, Debussy…). Rachmaninoff, l’un des plus grands pianistes de l’histoire (le plus grand jamais enregistré ?), a enregistré une partie de son œuvre (notamment des Préludes et Etudes-Tableaux), ainsi que d’autres compositeurs (2e Sonate de Chopin, Carnaval de Schumann…).
« Sans fausse vanité, je crois que ces trois morceaux se tiennent bien et qu’ils prendront leur place dans la littérature du piano… à gauche de Schumann, ou à droite de Chopin… » écrit Debussy à son éditeur en septembre 1905 à propos des trois pièces du premier livre des Images. Reflets dans l’eau est inspirée des éléments aquatiques, comme bien d’autres œuvres de la musique française, chez Debussy (Poissons d’or, La Mer, La Cathédrale engloutie…) et Ravel (Jeux d’eau, Une Barque sur l’océan…). Hommage à Rameau, de caractère solennel, qui énonce d’abord une mélodie singeant un thème de chant grégorien, est marqué « lent et grave (dans le style d’une Sarabande mais sans rigueur) » ; la pièce se finit dans le calme avec des sonorités archaïsantes, comme hors du temps et évoquant un passé très lointain.
L’échec de la 5e Sonate à Paris en 1923 conduisit certainement Prokofieff à attendre une quinzaine d’années avant d’écrire à nouveau des sonates pour piano ; c’est ainsi qu’il écrit simultanément les 6e, 7e et 8e Sonates entre 1939 et 1944 (la 6e est la première des trois à être achevée, en 1940). Voici ce que rapporte le pianiste Sviatoslav Richter, qui avait assisté à une exécution de la sonate à un concert privé par le compositeur lui-même : « La clarté inhabituelle du style et la perfection structurelle de cette musique m’avaient stupéfait. Je n’avais jamais rien entendu de pareil. Le compositeur y brisait les idéaux du romantisme avec une audace sauvage et incorporait dans sa musique la pulsation terrifiante du XXe siècle. Classiquement construite et équilibrée, en dépit de toutes ses aspérités, la sixième sonate de Prokofiev est un monument ». Le premier mouvement, si caractéristique, semble évoquer le tintamarre que feraient les machines d’une usine fonctionnant toutes ensemble ; le deuxième mouvement rappelle sa Symphonie classique, ou encore le tic-tac de métronome du 2e mouvement de la 8e Symphonie de Beethoven ; le troisième mouvement est un long nocturne lyrique, empreint de romantisme voire de féérie ; le finale, quatrième et dernier mouvement, utilise toutes les ressources du piano pour conclure la sonate de façon éclatante et fracassante.
(La citation de Richter est extraite de Bruno Monsaingeon, Richter, Ecrits, Conversations, Editions Van de Velde Actes Sud, p. 104).
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